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3 cracks dans l'antichambre RTW2021

Dernière mise à jour : 5 avr. 2021


Photo : Casey B. Gibson


Dans le cyclisme mondial il n’y a pas que le World Tour. De plus en plus, les Pro Team accueillent des têtes de proue de la discipline comme Mathieu Van der Poel chez Alpécin-Fénix ou encore Nairo Quintana chez Arkéa-Samsic ces dernières années. La deuxième division mondiale regorge de talents et les équipes prennent de plus en plus d'ampleur. Certaines formations de "l'antichambre" paraissent même aujourd'hui plus à même de remporter de grandes courses que les formations les plus faibles du World Tour.


Pour la saison 2021, et sans doutes aussi en raison d’une saison 2020 Espoirs tronquée du fait de la pandémie de Covid-19, les équipes de deuxième division mondiale ont eut l’opportunité de signer ou encore de conserver dans leurs rangs quelques uns des plus grands espoirs du cyclisme sur route. Un passage par l’échelon inférieur qui ne devrait être que transitoire pour les 3 pépites du cyclisme mondial que l'on va présenter dans cet article.


Celui-ci devrait être le premier d’une trilogie consacrée aux coureurs potentiellement rentables qui seront à surveiller en 2021 #RiderToWatch. Evidemment, pour ce premier opus, les coureurs cités n’auront certainement pas l’opportunité de participer à beaucoup de courses agréées ANJ (les paris en France ne sont autorisés que sur les courses World Tour). Néanmoins il ne fait nul doute pour moi que ces coureurs devraient lever les bras cette saison et peut-être pas seulement à l’échelon inférieur. Leurs noms seront également évidemment à suivre de près par les parieurs hors ANJ.

1. Magnus Sheffield 🇺🇸 | 18 ans | Rally Cycling


Crédit : Cycling-Weekly


L’américain Magnus Sheffield est pour moi LE phénomène encore méconnu du grand public. Le jeune New Yorkais de 18 ans a déjà un très gros moteur mais surtout encore une marge de progression qui semble énorme. Passé par le cyclo-cross et le VTT, après un passé de jeune skieur alpin de niveau international, il n’a réellement commencé la route qu’il y a 2 ans.

En 2019, Sheffield s’est révélé tout en restant dans l’ombre de son leader Quinn Simmons au sein d’une équipe américaine qui a écrasé la catégorie Juniors. Sur le plan personnel, Sheffield a terminé sa saison de Junior 1 avec pas moins de 21 tops 10 dont 3 victoires. Surtout, le jeune américain a ébloui les suiveurs lors des Mondiaux de la catégorie, en prenant une remarquable 3e place après avoir durci la course pour Simmons. Il semblait même en mesure d’accompagner son leader et futur vainqueur sur le circuit exigent du Yorkshire.


2020 aurait du être l’année de Magnus Sheffield, celle où il devait logiquement prendre le relais de Simmons, plus jeune coureur de tous les temps en World Tour après sa signature chez Trek-Segafredo. Malheureusement, le Coronavirus en a voulu autrement, et les juniors américains n’ont pas mis le pied sur le sol européen de la saison, les Mondiaux Juniors qui représentaient l’objectif majeur du jeune américain ont même été annulés.

Une saison blanche donc pour Sheffield ? pas tant que cela. Au contact des Elites sur le sol américain, il a disputé, avant le lock-down, deux courses par étapes avec son équipe Hot Tubes Cycling. A encore 17 ans, il s’imposait sur la Valley of Sun Race grâce à sa victoire dans l’épreuve chronométrée et échouait seulement à la deuxième place du chrono du Tour of the Southern Highland en mars (finalement 3e du CG), étape qu’il aurait également remportée s’il n’avait pas écopé de 30 secondes de pénalité pour avoir mordu une ligne jaune.


Quand Sheffield a appris que l’UCI annulait les Championnats du Monde Juniors, il s’est alors fixé le défi de battre les records nationaux et mondiaux de la poursuite individuelle sur piste de la catégorie (disputée sur 3 kms au lieu de 4 kms pour les Elites). Une formalité pour le phénomène qui a, en novembre dernier, abaissé la marque du coureur néo-zélandais de la Jumbo Visma, Finn Fisher-Black, de plus de 3 secondes en réalisant un temps 3:06,447 à près de 550 W de moyenne. Le record national, quant à lui, était battu de plus de 10 secondes et appartenait depuis 2008 à son idole Taylor Phinney.

Instagram @magnussheffield


Avant sa tentative de record du monde, l’équipe Rally Cycling avait déjà flairé le bon coup en lui faisant signer un contrat de deux saisons. Sheffield s’intègre ainsi au sein d’une équipe américaine en pleine expansion qui a effectué un excellent recrutement pour l’exercice 2021 avec les arrivées de Ben King (double vainqueur d’étape sur la Vuelta 2018), Joey Rosskopf (plusieurs fois champion national du chrono) et des non moins intéressants Keegan Swirbul et Arvid De Kleijn.


En 2021, Magnus Sheffield prendra une année de congés scolaires et se consacrera pleinement au cyclisme. Il ira vivre à Gérone ou est basée une partie de sa formation. L’occasion pour lui de franchir un nouveau pallier et de commencer à conquérir l’Europe.

Au programme, quelques courses 1.1 et 2.1 en début de saison avant de viser la victoire sur les classiques pavées U23. Ensuite il espère pouvoir s’essayer sur la distance Elite en poursuite individuelle sur 4 kms lors de la Coupe des Nations puis, selon les opportunités et les invitations de son équipe, prendre part à des courses d’un niveau plus élevé sur route. L’objectif ultime sera le titre mondial U23 en Flandres sur un parcours qui devrait lui convenir.


Magnus Sheffield fait partie de cette nouvelle génération dorée ultra polyvalente. Son profil est pour le moment assez similaire à celui de son acolyte Quinn Simmons qui s’est déjà montré à son aise en World Tour sur des terrains assez improbables au vu de son gabarit comme lors du Tour de Pologne où il avait bataillé avec Jakob Fuglsang et Remco Evenepoel sur les étapes escarpées.

Gros rouleurs, extrêmement résistant, il est très difficile de décrocher Sheffield dans les bosses. Il dispose également d’une belle pointe de vitesse et affectionne les parcours techniques et les pavés ce qu'il doit sans doute à son passé de cyclo-crossman. Il a également montré lors des mondiaux au Yorkshire que les conditions météorologiques difficiles n’étaient pas non plus un problème pour lui.


Cette saison Magnus Sheffield a étoffé sa panoplie « grâce » à la pandémie en se découvrant des prédispositions pour la piste. Ses modèles sont Taylor Phinney et Filippo Ganna, mais je vois en lui un futur Fabian Cancellara capable dans le futur de s'imposer sur Milan - San Remo, Paris - Roubaix et le Tour des Flandres.


Prédiction 2021 : Magnus Sheffield champion du monde U23



2. Stanislaw Aniolkowski 🇵🇱 | 23 ans | Bingoal - Wallonie Bruxelles


Photo : mwg.info.pl


On change de génération et de style de coureur avec le polonais Stanislaw Aniolkowski. Il ne deviendra sans doute pas le crack mondial de la prochaine décennie, mais semble déjà être un coureur qui pourrait s’avérer rapidement rentable en 2021, surtout pour les parieurs hors ANJ.


Si Magnus Sheffield est pour moi LE phénomène de la division Pro Team, Stanislaw Aniolkowski est quant à lui l'affaire de l’année. Le bon coup a été réalisé par la formation belge Bingoal - Wallonie Bruxelles qui a annoncé la signature du champion de Pologne début novembre.

La logique aurait voulu que le natif de Varsovie, leader de la formation CCC développement, fasse le grand pas vers le Pro Tour en étant promu dans l’équipe mère en 2021. Malheureusement, en raison de difficultés financières, la formation World Tour polonaise a disparu cette année, ce qui a eut pour conséquence de rebattre les cartes pour les jeunes talents de l’équipe de développement.

Le pas en avant aurait même pu être fait plus tôt pour Aniolkowski, dès la saison dernière, après avoir conclu un exercice 2019 accompli marqué notamment par 2 victoires sur le Tour de Roumanie, le classement général de la Dookola Mazowsza ou encore une plus prestigieuse 4e place lors de la course en ligne des Championnats d’Europe U23 remportée au sprint par l’Italien Alberto Dainese. Néanmoins, les dirigeants et le coureur ont décidé de rempiler une année supplémentaire avec l’équipe de développement. En 2020, les résultats ont été encore meilleurs pour Aniolkowski, qui a confirmé cette saison qu’il était le meilleur talent polonais et le principal espoir de succès du pays dans le futur.


Au classement des coureurs ayant le plus levé les bras sur les courses UCI (dominé par Arnaud Demare et ses 14 victoires), Aniolkowski apparaît même au rang de 6e avec 7 succès au cours de sa saison. Evidemment essentiellement acquis sur des courses de niveau .2, il est à noté toutefois quelques fulgurances comme son titre de champion national, devançant facilement son compatriote de la CCC World Tour Szymon Sajnok (3e d’une étape de la Vuelta 2019) dans un sprint en bosse.

Ce jour là, Aniolkowski a montré toute sa panoplie. Très rapide au sprint, le jeune polonais passe aussi relativement bien les bosses et excelle sur les sprints en faux plat montant. Un profil à la Michael Matthews et une polyvalence qui lui ont permis le luxe de réaliser 25 tops 10 sur les 28 courses UCI auxquelles il a pris part en 2020.


Cette remarquable saison lui a valu une logique sélection pour le Mondial Elite où il s’est mis au service de son idole Michal Kwiatkowski. Aniolkowski s'est distingué en menant le peloton pendant de nombreux kilomètres sur le circuit d’Imola, effort qui n’a pas été vain puisque son leader allait finalement prendre une belle 4e place au pied d’un podium de rêve composé de Alaphilippe, Van Aert et Hirschi.


Aniolkowski sera-t-il le futur Michal Kwiatkowski ? il serait évidemment présomptueux de le dire. Une chose est certaine, le futur coureur de la Bingoal - Wallonie Bruxelles s’inspire de son ainé et déclare vouloir surtout retenir son intelligence de course, son intuition et sa capacité de prise de décision. Avec ses qualités de sprinteur et son profil passe partout, si l’intelligence tactique de Aniolkowski devient sa force, il risque bien de devenir un client à la victoire dans bon nombre de courses auxquelles il prendra part.

En 2021, je vois bien le champion national Polonais rapporter une demi douzaine de succès à son équipe, il devrait parfaitement apprécier les épreuves de coupe de France, les semi-classiques Belges ou encore les courses par étapes comme le Tour de Wallonie ou le Tour de Belgique auxquelles l’équipe a l’habitude de participer. Nous le suivrons très certainement dès les courses d'ouverture sur le sol français.


Prédiction 2021 : Stanislaw Aniolkowski remporte plus de 5 épreuves UCI



3. Ben Tulett 🇬🇧 | 19 ans | Alpecin-Fénix


Crédit : Tour of Antalya - Akra


Si une des attractions du World Tour 2021 sera assurément Thomas Pidcock, qui vient de s’engager chez Ineos, un autre britannique qui suit ses traces en cyclo-cross et sur route, de 2 ans son cadet, sera à surveiller de près cette saison, il s’agit du co-équipier de Van der Poel chez Alpecin-Fénix, Ben Tulett.


Comme Quinn Simmons, Ben Tulett a déjà arpenté les routes de l’élite mondiale, en s’engageant au sein d’une équipe de niveau professionnel au sortir des rangs juniors en début de saison 2020.

Le jeune britannique est connu des spécialistes pour son doublé sur le championnats du monde juniors de cyclo-cross en 2018 et 2019 ce qui lui vaut d’être comparé à Tom Pidcock qui est en train de rejoindre les deux légendes Van der Poel et Van Aert dans la hiérarchie de la discipline.

Tulett vient ainsi ajouter son nom à une génération dorée du cyclisme britannique programmée pour faire oublier la génération « Froome » mélangeant les cyclo-crossman Pidcock, Tulett et Mason à des pistards talentueux comme Matthew Walls ou surtout Ethan Hayter.


Les débuts sur route de cette génération ont été contrastés en 2020. Ethan Hayter a été ralenti par une série de blessures qui ne lui a jamais permis d’être à 100% de ses capacités. Tom Pidcock quant à lui a choisi de reporter d’une année son arrivée au sein de l’élite sur route. Il put ainsi combiner une saison de cyclo-cross dense ponctuée par un titre de vice champion du monde Elite derrière l’intouchable Van der Poel, est devenu en octobre champion du monde Espoir de VTT et s’est distingué sur route sur une des seules courses Espoirs du calendrier post Covid en s’imposant aisément sur un Giro U23 sans colombiens lors duquel il a remporté 3 victoires d’étapes. Finalement, c’est peut-être Ben Tulett qui, du haut de ses 18 ans, a peut-être connu la saison 2020 sur route la plus surprenante et prometteuse.


En effet, dès son arrivée, il a su tirer son épingle du jeu au sein du peloton professionnel. Pour sa première apparition, Ben Tulett a pris une encourageante 5e place sur le Tour d’Antalya grâce à son top 5 sur l’étape reine remportée par le grimpeur Autrichien Riccardo Zoidl. S’affirmer directement comme un des leaders en montagne au sein de la solide équipe Alpecin-Fénix était alors assez inattendu pour ce coureur d'1m58 qui apparaissait bien frêle au premier abord. Comme si la marche entre les juniors et le monde professionnel était trop haute pour lui.


Malheureusement, la pandémie n’a pas permis à Ben Tulett de surfer sur cette performance et le calendrier de l’équipe en post-confinement semblait s'avérer bien peu adapté à ses capacités. De quoi lui laisser peu de chance de se distinguer.

Le petit grimpeur britannique a ainsi participé au Tour du Poitou-Charente remporté par le sprinteur Arnaud Demare puis au Tour de Slovaquie dominé par le « buffle » Jannik Steimle. Aucune étape de montagne, ni même suffisamment vallonnée pour montrer ses capacités, mais nous noterons tout de même qu’il a été capable de réaliser 4 top 20 d'étapes sur ces épreuves inadaptées à ses caractéristiques, montrant qu’il avait une caisse plutôt intéressante pour son âge et son profil.

Ces performances ont toutefois suffit à convaincre ses dirigeants de le lancer dans le grand bain et Ben Tulett a pu terminer sa première saison sur route sur deux excellentes notes.

Il s’est ainsi fait remarqué lors de la Flèche Wallonne qu’il termine finalement 35e à tout juste 19 ans pour sa première apparition en World Tour. Quelques jours plus tard, Il devenait le plus jeune coureur à terminer Liège-Bastogne-Liège (56e) depuis Victore Fastre en 1909. Une course au cours de laquelle il a longtemps pu accompagner son leader Mathieu Van der Poel.

Ben Tulett ne se considère pas pour autant un coureur de classiques. Même s’il espère pouvoir lutter à l’avenir sur des classiques comme Liège-Bastogne-Liège. Il a confié au Podcast britannique « Cyclist Magazine » que son ambition était de devenir un coureur de Grands Tours. Ce qu’il aime par dessus tout ce sont les longues ascensions, nous avons affaire là à une gros potentiel en montagne, un coureur qui rêve de Tour de France.


Pour la saison 2021, un calendrier plus traditionnel que l’an passé pourrait lui permettre de s’essayer enfin sur les terrains pour grimpeurs. Le voir à l’œuvre en montagne reste une perspective alléchante. Pourquoi pas aussi le voir déjà disputer un Grand Tour ?

Sa formation Alpecin-Fenix a récemment confirmé qu’elle devrait prendre part aux 3 Grands Tours. Le réservoir de grimpeurs étant assez faible dans cette formation, imaginer Ben Tulett lancé dès ses 19 ans dans le grand bain d’un Giro ou d’une Vuelta reste une possibilité. Sa pointe de vitesse, qu’il tient du cyclo-cross, pourrait alors lui permettre de créer pourquoi pas une belle surprise dans un groupe de baroudeurs / grimpeurs.


Prédiction 2021 : Ben Tulett devient le plus jeune coureur à remporter une étape de Grand Tour de l'après Guerre

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