Donostia San Sebastian Klasikoa 2021
- martos1432
- 30 juil. 2021
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 août 2021
Donostia - San Sebastian > Donostia - San Sebastian: 222.83 Km / D+ : 4079

Le parcours :

Mes paris :
Matej Mohoric @ 30 (0,4%) Betclic
Diego Ulissi T3 @ 5 (0,3%) Winamax
Juan Ayuso @ 30 (0,1%) Winamax
15 jours après la fin du Tour de France et en plein Jeux Olympiques, place à une de mes courses préférées, la Clasica San Sébastien. Une course qui sent le soleil et les samedi d'été mais surtout un belle classique placée quelques jours après le Tour, juste de quoi éviter la déprime post Grande Boucle en nous faisant patienter quelque peu d'ici à la Vuelta. Après une édition 2020 annulée pour cause de Covid, l'édition 2021 reprendra un tracé bien connu des puristes avec les ascensions de l'Alto de Jaizkibel (ancien juge de paix de l'épreuve du temps de Laurent Jalabert), l'Erlaitz mais surtout le Murgil Tontorra, 2 kms à 10% de moyenne (le dernier km à 12%), rampe de lancement idéale pour les puncheurs à 7,5 kms de l'arrivée. En bas de la descente il restera 3 kms pour rallier la ligne d'arrivée, autant dire qu'un homme seul devrait avoir course gagnée, par contre un petit groupe pourrait se regarder dans le blanc des yeux et voir revenir quelques prétendants de plus ayant fait la descente tambours battants. La Classica San Sebastian a habituellement lieu 1 semaine après le Tour de France et sourit le plus souvent à des coureurs sortant de la Grande Boucle et se présentant en sur-compensation de forme. Les habituels de la question, Bauke Mollema, Alejandro Valverde, Julian Alaphilippe sont ainsi souvent les clients principaux à la victoire. Cette année, la donne est modifiée. Placée à 2 semaines du Tour du fait de la présence des Jeux Olympiques, il devrait y avoir une bataille plus serrée entre les coureurs sortant du Tour et les autres en construction de forme en vue de la Vuelta et des rendez-vous automnaux. Aussi, il sera certainement difficile d'imaginer certains favoris sortant du Tour capables d'aller chercher la victoire après un aller-retour pour Tokyo et les contraintes climatiques et de décalage horaire que cela a pu impliquer. Nous avons donc trois types de coureurs au départ : Ceux qui arrivent de Tokyo, ceux qui n'ont pas fait le Tour et qui ont des objectifs plus lointain dans la saison avec le risque de manquer de rythme et ceux qui sortent du Tour et qui n'ont pas fait les JO. Cette dernière catégorie de coureurs semble être celle qui sera la plus avantagée par la configuration du calendrier.
Néanmoins, il se peut que 2 semaines après Paris, un trop grande coupure reste dans les jambes des coureurs. Il n'est pas rare de voir des prétendants qui ont brillé sur le Tour quelques jours auparavant, être contraints à l'abandon sur la Clasica San Sebastian car ils n'avaient finalement pas su gérer un après Tour duquel ils étaient sortis cramés (c'était le cas de Julian Alaphilippe en 2019). Pour toutes ces raisons, la prédiction de l'état de forme et du niveau de performance des coureurs sur cette épreuve reste délicate. Et nous verrons que chacun des favoris a de bonnes raisons de passer au travers samedi. Tout d'abord évoquons le cas de Julian Alaphilippe. Il ne fait aucun doute que le parcours de cette Clasica San Sébastian est idéal pour le puncheur Français qui doit pouvoir profiter d'un mur placé à moins de 10 kms de l'arrivée pour faire parler son explosivité et se dégager de ses concurrents. Aussi, il a montré en 2018 sur cette même course, et surtout l'an passé sur les mondiaux d'Imola, qu'il pouvait parfaitement gérer son après Tour et sur-compenser sur sa forme pour atteindre son meilleur niveau quelques jours après un Grand Tour. Néanmoins, il a aussi montré en 2019 (en abandonnant tôt la course alors qu'il en était une nouvelle fois le favori), après avoir joué le classement général jusqu'au bout sur le Tour, que la donne pouvait être bien différente lorsqu'il finissait sur les rotules à Paris. Cette année, Julian Alaphilippe n'a pas joué le général mais a connu un Tour de France particulièrement éprouvant que ce soit physiquement comme mentalement. Pour cette raison je n'en ferai pas mon bet principal, d'autant plus que la météo est annoncée pluvieuse et relativement fraiche pour la saison (environ 16 degrès). Après une grosse coupure physique et mentale, la Clasica sera surtout, je pense, une remise en jambes avant de préparer la défense de son titre mondial.
"J'ai accumulé beaucoup de stress et de fatigue sur ce Tour, pour plusieurs raisons (...) Je venais d’être papa, ça change un homme, ça change une vie. Inconsciemment, tu penses à plein de choses. Il y avait aussi le maillot de champion du monde que je voulais faire briller tout le temps, cette envie de bien faire toujours. (...) Pendant le Tour, j'avais également du mal à trouver le sommeil. Le doc m'a dit que n'importe quel coureur du peloton, s'il avait dormi deux nuits comme j'ai dormi, serait rentré à la maison avant la fin." Julian Alaphilippe, L'Equipe
Le deuxième favori sur le papier de cette épreuve serait pour moi Bauke Mollema, vainqueur en 2016 (8 fois d'affilée dans le top 10). Le Néerlandais n'a jamais caché que la Clasica était sa course favorite. Néanmoins, cette année, je doute qu'il puisse encaisser l'enchainement Giro-Tour-JO, surtout son aller-retour pour Tokyo et toute la fatigue mentale et physique que cela a pu engendrer. Un nouveau top 10 serait une véritable performance. Egan Bernal pourrait profiter de tout cela, il a montré sur le dernier Giro et aussi sur les Strade Bianche de belles aptitudes de puncheur, ce parcours semble lui convenir totalement, et sa forme devrait être intéressante en vue de la Vuelta. Une météo assez favorable aussi, Bernal devrait être un candidat très sérieux samedi, néanmoins, pour une course de reprise je trouve sa cote un poil faible.
Jonas Vingegaard quant à lui réalise l'enchainement Tour-Clasica sans les JO qui semble être le plus intéressant. Mais le danois n'a toujours pas su réaliser de grandes performances depuis le début de sa carrière sur les épreuves de plus de 200 kms, je pense que c'est pour le moment encore un point où il doit s'améliorer. Il est possible qu'il me fasse mentir samedi, mais il me semble tout de même plus probable que sa 2e place surprise sur la Grande Boucle ait été vécue comme un aboutissement tel que les semaines qui ont suivi aient pu s'accompagner d'une grosse décompression physique et mentale qui me semble bien normale. Au rang des outsiders, il y a pour moi un coureur qui me semble beaucoup trop haut en cotation tant il s'est montré à son avantage ces derniers temps, il s'agit du slovène Matej Mohoric. Lui aussi enchaine après le Tour sans avoir fait les JO. Surtout, Mohoric possède de sérieuses références sur les classiques vallonnées. 4e de Liège-Bastogne-Liège en 2020 (déjà 2 semaines après la fin du Tour de France...), il a encore fait 9e de l'Amstel et 10e à Liège cette saison. Sa cote relativement élevée est sans doute due à ses limites supposées dans les ascensions, limites qu'il a semblé balayer cette année sur le Tour de France. Présent dans certaines échappées en montagnes, Mohoric a remporté les deux étapes de plus de 200 kms qui étaient promises au classicmen, et avec la manière. Pour moi, s'il a bien géré sa forme (bien que son instagram montre une coupure de 1 semaine après le Tour) il doit être un des 4-5 favoris de l'épreuve.
"Nous avons un bon mélange de gars, et Matej Mohorič viendra du Tour de France. C'est un coureur hors pair avec deux victoires d'étape au Tour de France, et certainement, il a travaillé dur pour maintenir sa forme avant Saint-Sébastien et Getxo. Parallèlement à cela, je pense que nous avons une deuxième vague de coureurs qui se préparent pour La Vuelta." Neil Stephens, bahraincyclingteam.com
Mikel Landa est annoncé comme chef de file de l'équipe Bahrain Victorius. Néanmois, le coureur espagnol précise dans ce même article qu'il est encore loin de sa forme et que les premières courses de reprise (San Sebastian, Getxo et Burgos) seront difficiles et serviront surtout de préparation. Le Slovène, s'il est dans la même condition que sur le Tour devrait donc avoir carte blanche. Le spot idéal pour une victoire serait d'anticiper le Murgil, comme l'avait fait Remco Evenepoel en 2019. Les équipes seront sans doutes assez faibles après cet enchainement particulier avec les JO, et il est possible que la chasse aux coureurs qui ont anticipé soit rendu difficile. Mais même au pied du Murgil avec le meilleurs, je pense qu'il a la capacité de bien résister et de pourquoi pas revenir dans la descente profitant par exemple d'un moment de flottement à 3 kms de l'arrivée. D'autres coureurs pourraient tirer leur épingle du jeu samedi. On pense en premier lieu à l'italien Diego Ulissi. Bien qu'il n'ait pas fait le Tour, il semble en excellente condition après de belles prestations sur le Tour de Slovénie et sur la Semaine Cycliste Italienne. Il est étonnant de voir sur les palmarès qu'il a très peu été en réussite sur les classiques World Tour. Néanmoins, cela semble être plus une anomalie qu'autre chose, puisqu'il possède de belles références sur les longues étapes de Grands Tours. Sans doutes une coïncidence et des préparations (pour le Giro notamment) qui ne coïncidaient pas avec des objectifs sur les Ardennaises. Ulissi se présente cette fois sur le Clasica en excellente condition, c'est peut être l'occasion pour lui d'aller chercher une belle victoire dans une classique. Je le vois néanmoins battu mais sans doute le plus rapide d'un petit groupe qui viendrait se jouer un accessit et pourquoi pas une place sur le podium. Au rayon des outsiders des coureurs comme Antoine Tolhoek qui s'est déjà montré à son avantage dans le Murgil par le passé pourraient surprendre, Moscon, Adam et Simon Yates mais aussi Patrick Konrad partent avec le désavantage de revenir de Tokyo. Ce dernier a même fait le contre-la-montre mercredi matin. La météo pourrait être un avantage pour le local Gorka Izagirre (4e en 2019), mais ce dernier revient aussi de Tokyo. Oscar Rodriguez semble en excellente condition en cette deuxième partie de saison, je le considère toutefois encore un peu léger sur les épreuves de plus de 200 kms, mais il sera assurément à suivre sur le Tour de Burgos et la Vuelta. Si énorme surprise il y a, elle pourrait venir d'un des deux OVNI de cette saison 2021. Mark Padun, injouable sur le Dauphiné, semble capable de tout cette saison, mais surtout nous nous en voudrions si nous n'avions pas laissé une pièce en cas de première victoire professionnelle de Juan Ayuso. L'espagnol de 18 ans semble capable de faire une Remco Evenepoel pour ses débuts. Il progresse à chaque course et s'est déjà montré le plus fort lorsque la route s'élevait cette semaine sur la Klasica Ordiziako (2e derrière Luis Leon Sanchez).

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