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Tour de France : Qu'attendre de la cuvée 2020 ? (2/2)

  • Photo du rédacteur: martos1432
    martos1432
  • 30 déc. 2019
  • 21 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 mars 2020

Le passage en revue des 20 étapes de ce Tour de France 2020 étant fait dans l'article précédant et ayant mis en lumière les passages qui seront, à mon sens, les moments forts de la course, ce second volet va s'articuler autour de mes avis et prédictions concernant la prochaine Grande Boucle. Avis sur le parcours, favoris à la victoire finale, outsiders, éventuelles grosses cotes, nous allons essayer de dégager les premières tendances à 6 mois du Tour.



Mon avis sur ce parcours 2020


La 1ère semaine :


L'une des premières, si ce n'est LA première semaine la plus difficile de l'histoire du Tour de France. Les principaux cols de l'arrière pays Niçois empruntés, un passage par le sud des Alpes puis le Sud du Massif Central, ceci avant de se diriger vers les Pyrénées où seront gravis quelques uns des cols les plus difficiles de ce massif : La Hourcère, le Port de Balès, Marie-Blanque... Un programme gargantuesque qui devrait toutefois décourager les prétendants à la victoire de se livrer si tôt dans la course. Je vois mal un favori du Tour faire un all-in dans le Turini ou même à La Hourcère au risque de tout perdre, surtout connaissant la force de risposte que pourront avoir les équipes Ineos et Jumbo-Visma. Une première semaine sans doute pas décisive, mais qui devrait toutefois marquer les organismes.


Les sprinteurs auront tout de même des occasions de se montrer (étape 1 à Nice, puis Sisteron et même Privas pour les sprinteurs au lactique comme Ewan ou Bennett). Je pense qu'avec la fatigue accumulée et l'approche des Pyrénées, l'étape de Lavaur a toutes les chances de revenir à un baroudeur. Les baroudeurs-grimpeurs sont pour moi ceux qui auront le devant de la scène sur cette première semaine. Les favoris en garderont certainement sous la pédale pour la suite et ne devraient s'expliquer vraiment que dans les derniers kilomètres de Orcières-Merlette, ceux de la Lusette puis dans le final des étapes Pyrénéennes (notamment dans Marie-Blanque). Les baroudeurs-grimpeurs, quant à eux, devraient se partager les victoires d'étapes à Nice (étape 2), Orcières, Mont-Aigoual, Loudenvielle et même peut-être Laruns, de quoi faire passer de grosses cotes.


Lors de cette première semaine je vois également les grosses équipes laisser le maillot jaune à ce type de baroudeurs-grimpeurs ; reste à savoir si le calcul des gros s'apparentera également à un risque en laissant à ce coureur une marge importante au classement général. Ce ne sera pas Greg Van Avermaet comme en 2016 qui aura le maillot jaune en fin de première semaine, mais bien un grimpeur, peut-être sous estimé, sur qui il faudra à un moment donné réussir à reprendre du temps. Pour le suspens, l'idéal serait que les Ineos et les Jumbo se regardent en chien de faïence ne voulant pas prendre en main la course. Un coureur comme Nans Peters pourrait nous faire une Thomas Voeckler et garder le maillot jaune une bonne dizaine de jours jusqu'à faire douter les gros.

En résumé, je pense qu'un leader qui ne sera pas prêt suffisamment tôt risquera de perdre du temps à Orcières-Merlette et à Mont-Aigoual. Même si je ne crois pas en la grande bagarre, ceci pourrait se chiffrer rapidement. Les favoris ne pourront pas se permettre d'arriver sur le Tour 2020 comme Froome était arrivé sur le Giro 2018, le parcours ne le leur pardonnera pas. Enfin, les baroudeurs-grimpeurs devraient avoir les projecteurs braqués sur eux lors de cette première partie de course, jusqu'à semer le doute chez les favoris, je l'espère.

Pour chipoter, on va dire qu'une inversion des deux étapes pyrénéennes aurait permis de mieux exploiter le potentiel offensif de ce massif notamment celui du Port de Balès.


La 2ème semaine :


Sans aucun doute la semaine la moins corsée des 3. Mais une semaine qui, quoi qu'il arrive, n'aura rien d'une calme transition entre les Pyrénées et les Alpes. Pour moi, sur les 6 étapes, il y aura seulement une étape cataloguée sprinteur "classique", celle de Poitiers. Pour les autres, nous aurons une étape nerveuse à risque de bordures entre l'Ile d'Oléron et l'Ile de Ré, deux étapes baroudeurs vallonnées plutôt classiques (Sarran et Lyon), et deux étapes de haute montagne.

Concernant ces deux étapes, celle du jeudi au Puy Mary risque de voir les cadors ne s'expliquer que dans les derniers hectomètres, celle du Grand Colombier, en veille de repos, par contre a été tracée pour qu'un favori s'y impose et frappe un grand coup au général.

Evidemment nous ne sommes à l'abri de rien et des scénarii différents pourraient avoir lieu. Quoi qu'il en soit, ces deux étapes extrêmement difficiles compteront dans la fatigue accumulée sur ces deux premières semaines de course bien surchargées par rapports aux éditions passées. Le maillot jaune de Laruns aura bien du mal à passer une seconde journée de repos vêtu de la tunique de leader.


La 3ème semaine :


Les favoris se seront sans doute épiés et neutralisés en vue de cette 3e et dernière semaine de course qui me paraît plutôt bien tracée. Je pense que malgré la difficulté des premières étapes, les écarts devraient encore être resserrés entre les prétendants, ceci certainement bien favorisé par le cadenassage des armadas Ineos et Jumbo Visma. Les Alpes du Tour 2020 proposent heureusement un terrain de jeu très intéressant pour une course de mouvement. Si l'on ajoute à cela la fatigue accumulée sur les deux premières semaines de course, au cours desquelles la montagne était tout de même omniprésente, nous devrions avoir un spectacle qui devrait, je l'espère, rester dans les mémoires. Les retournements de situation seront possibles et c'est ce qui fera la beauté de ce parcours.

Les qualités qu'il faudra pour faire la différence à ce moment de la course seront des aptitudes de grimpeur mais surtout de résistance et de récupération. Les noms qui me viennent à l'esprit quand je pense aux spécialistes de la troisième semaine sont ceux de Landa et Lopez, qui auront une chance en or à saisir sur ce prochain Tour de France.

Si l'étape de Villard-de-Lans devrait revenir à un baroudeur le 14 juillet, pourquoi pas à un français, le Tour pourrait se jouer en haute montagne le mercredi et le jeudi. Un enchainement bien pensé entre une étape mastodonte dont l'arrivée sera jugée sur le toit du Tour 2020 au col de Loze, voué à devenir mythique, puis une belle étape en montagnes russes où il sera possible de jouer son va-tout de loin et faire un coup tactique. Heureusement, les organisateurs ont pensé à placer une étape de transition entre ces deux belles étapes et le chrono final du samedi. De quoi brider le moins possible les favoris dans les Alpes.


Venons en à ce fameux chrono à la Planche des Belles Filles. Est-ce une bonne ou une mauvaise idée ? Il y aura tout de même un risque qu'il bloque les velléités offensives. Je pense qu'un chrono en milieu de course est toujours plus intéressant qu'un chrono en fin de parcours pour déjà faire des écarts et inciter les grimpeurs à prendre plus de risques par la suite. Néanmoins, le lieu pourrait rester dans la légende si un certain Thibaut Pinot venait à y construire sa victoire.

Pour trouver un autre point négatif à cette troisième semaine, j'aurai peut-être préféré une étape toute plate le vendredi, histoire de récompenser un peu les sprinteurs qui se seront accrochés sur ce Tour si délicat pour eux. Ceci, au détriment de baroudeurs qui auront déjà pu croquer sur les étapes précédentes.


CONCLUSION :

Pour moi un très beau parcours, novateur, agressif, plutôt bien construit dans son ensemble qui fera la part belle aux grimpeurs et qui a été tracé pour faciliter le moins possible le travail des équipiers et donc le cadenassage de la course. Et il faudra bien ça quand on sait les équipes que devraient aligner la Ineos et la Jumbo Visma.

Néanmoins, on pourra y trouver quelques points négatifs. Tout d'abord le chrono, évidemment. Sans doute qu'un contre-la-montre placé plus tôt dans la course aurait été plus intéressant, un petit prologue en plus à Nice aurait été parfait pour laisser une part du gâteau aux purs rouleurs qui sont clairement lésés sur ce parcours. Je regrette également que les deux étapes des Pyrénées ne soient pas inversées et que l'étape du Puy Mary ne soit pas tracée différemment de sorte à ce que les favoris s'y jouent la victoire d'étape. Enfin, la nouveauté c'est bien, mais attention aussi à ne pas dénaturer la course. Le Tour de France doit s'inscrire dans sa tradition et sa légende, le col de la Madeleine fait figure d'exception dans un Tour sans Tourmalet, Alpe d'Huez, Galibier ni Mont Ventoux au programme.


Dans l'ensemble je suis plutôt emballé et impatient de voir ce que ce Tour va donner. Il me parait assez ouvert et propice aux belles surprises, à nous de les desceller en temps voulu.



Mon favori


Primoz ROGLIC ( @ 6 sur betstars.fr, pmu.fr, winamax.fr )

Merijn Zeeman, le directeur sportif de la Jumbo-Visma, a surpris son monde en prévoyant d'aligner son équipe type pour la prochaine Grande Boucle. Pas de squad "sprint" et un Groenewegen à la maison, ce sera tout pour le général et faire tomber la Team Ineos. Autour de Roglic et Dumoulin, Kruijswijk (3e en 2018) mais aussi Kuss, De Plus, Gesink ou encore Van Aert et Martin seront là pour cadenasser la course et mettre à mal les britanniques. Des deux leaders, celui qui présente selon moi le plus de garanties au vu du parcours 2020 sera Primoz Roglic, bien que Dumoulin ait aussi affirmé ses ambitions.


Sur ses performances de 2019, Roglic, numéro 1 mondial et vainqueur de la dernière Vuelta, semble être le plus légitime pour le rôle de leader de l'armada Jumbo-Visma.

En marge du chrono des Nations, Roglic avait annoncé vouloir revenir sur le Tour et se mêler à la lutte pour la victoire en 2020.

Il dit aimer le tracé et je pense en effet que ce dernier lui correspond parfaitement. On pourrait croire que le peu de chrono pourrait lui être défavorable; je ne suis pas forcément de cet avis. Surtout, pour moi, le seul chrono est un contre-la-montre dont le tracé devrait lui convenir à merveille (cela est aussi vrai pour Dumoulin). Sur ce type de parcours je le pense capable de reprendre énormément de temps à ses adversaires directs. Mais aussi, je pense que son placement en fin d'épreuve est un avantage pour le slovène car cela pourrait favoriser une course d'attente les jours précédents avec beaucoup de coureurs encore proches au général.

Par ailleurs, Roglic a montré qu'une des ses failles étaient les étapes marathons, son point faible est sans doute les étapes de plus de 220 kms. Cela tombe bien, il y aura très peu d'étapes longues sur ce Tour, une seule de plus de 200 kms.

Avec des courses de côte qu'il affectionne particulièrement en première semaine, puis des étapes de montagne courtes avec un final en descente dans les Pyrénées (ce qui lui a déjà réussi puisqu'il s'est imposé en 2018 à Laruns), Roglic ne devrait pas être dérangé par les pourcentages extrêmes qui seront proposés sur ce Tour. Il a montré dans le passé que c'était bien sur les pentes à plus de 10% et les montée courtes (< 30 minutes d'ascension) qu'il était le plus impressionnant (Mende 2018, San Luca 2019, Machucos 2019, Puerto de Acebo 2019...). Les montées de la Lusette, de Marie-Blanque, l'arrivée au Pas de Peyrol devraient être des terrains de jeu idéaux pour le slovène.

Reste à savoir comment il saura gérer les étapes du Grand Bornand, de la Loze et celle de la Roche sur Foron. Je ne me fais pas trop d'inquiétudes sur cela. Roglic possède la fausse réputation d'être faible en troisième semaine de course. Une réputation qui lui est due à ses contre-performances sur le chrono d'Espelette du Tour 2018 et celles de son Giro 2019. Pour moi, celles-ci sont trompeuses. Roglic, avant son mauvais chrono à Espelette, s'était jusqu'alors montré de plus en plus fort au fur et à mesure que la course avançait jusqu'à sa victoire à Laruns, montrant ses aptitudes de récupération. Une mauvaise gestion du lendemain de sa victoire qu'il avait fêtée à la bière me semble plus probable, plus qu'un manque de forme. Roglic l'a lui même confirmé lorsque les médias doutaient de sa capacité à tenir le rythme qu'il avait lors de la troisième semaine de la dernière Vuelta : "Je n'ai pas peur de la dernière semaine, quand j'ai fais le Tour de France je me sentais très bien en troisième semaine". La suite lui a donné raison.


Roglic malgré son âge (30 ans) est très jeune dans le milieu du cyclisme, seulement 5 Grands Tours dont 3 en tant que leader (4e du Tour 2018, 3e du Giro 2019 et 1er de la Vuelta 2019) et me semble en pleine progression. Concernant le Giro 2019, son manque de forme en fin d'épreuve me semble dû surtout à une mauvaise gestion de sa préparation. Après avoir beaucoup "trop" couru et gagné, (vainqueur de l'UAE Tour, du Tirreno Adriatico et du Tour de Romandie), le slovène a semblé manquer de jus pendant le Giro. Une erreur qu'il n'a pas réédité puisqu'il a au contraire pris le départ de sa Vuelta victorieuse avec énormément de fraicheur. Cet élément me semble important, Roglic est un coureur qui va apprendre de ses erreurs et vite apprendre. Eternel insatisfait et perfectionniste, le journal l'Equipe, au lendemain de sa victoire d'étape lors duTour 2018 publiait un article évoquant son tempérament de gagnant : "Sa progression a été rapide, confirme Robert Hrgota (son ami et coéquipier en équipe nationale de saut à ski) déjà parce qu'il a un coffre incroyable mais aussi parce qu'il est très solide dans sa tête. Et qu'il ne supporte pas l'échec, vivant l'à-peu-près comme une torture."

En somme, l'importance de la troisième semaine évoquée dans notre analyse du parcours du Tour de France 2020, qui semblait être un point négatif pour Roglic, est sans doute pour moi un point positif. Je pense que Roglic fait, quoi qu'on en dise, partie de ces hommes de la 3e semaine et je ne le vois pas refaire ses erreurs du passé. Je le vois capable de gérer Le Grand Bornand et ses pentes en course de côte, et sachant qu'il a dompté le Galibier en 2017, l'altitude de la Loze ne devrait pas le déranger tant que ça. Néanmoins Roglic ne possède pas réellement de références solides sur des montées d'une heure au contraire de coureurs comme Thibaut Pinot ou Miguel Angel Lopez par exemple, c'est là que pourrait se situer son point faible.

Enfin, lors de l'étape de La Roche sur Foron, son équipe a de quoi le protéger jusqu'à Glières, une montée qui lui conviendra parfaitement. Il n'y aura plus qu'à enfoncer le clou sur le chrono de La Planche des Belles Filles. Sans chrono en début de course et donc sans que les grimpeurs ne se sentent le besoin d'attaquer de loin, je pense que les écarts entre les gros seront longtemps resserrés dans ce Tour de France, c'est une donne qui doit avantager Roglic. Le danger sera pour moi l'étape du Col de la Loze, celle où à mon sens il peut perdre le plus de temps sur les purs grimpeurs, notamment sur les colombiens. Si l'on doit choisir parmi les favoris des bookmakers, entre l'éventuel rôle de bras droit de Froome sur le Tour pour Bernal, les incertitudes concernant les capacités de Froome à retrouver son niveau après sa chute, les failles de Pinot en 3e semaine, et l'absence de chrono plat qui devrait défavoriser Thomas et Dumoulin (qui sortent par ailleurs d'une saison 2019 décevante), je pense qu'à l'instant T, Roglic est le choix le plus intéressant.


Mais, les dernières infos et annonces concernant les futures start list ne m'incitent pas à miser sur le slovène au vu de la côte. La présence de Dumoulin pourrait contester son leadership au sain de sa propre formation, celle de Bernal, le vainqueur sortant, un temps pressenti sur le Giro, devrait décupler les capacités de riposte de la Team Ineos au défi proposé par la Jumbo Visma.


Mon outsider


Mikel LANDA ( @ 35 sur winamax.fr )

Sans doute mon coup de coeur à l'heure actuelle et le choix long terme qui me paraît le plus "value".

Le basque qui va faire 30 ans en décembre n'a plus connu les joies d'un podium en Grand Tour depuis le Giro 2015 où il était alors l'équipier de Aru et avait éclaboussé de sa classe la troisième semaine de course. Quatre saisons sans podium, une anomalie. Des choix de carrière douteux (Sky puis Movistar) et un brin de malchance ont eut raison des ambitions personnelles d'un des tous meilleurs grimpeurs de ces 5 dernières saisons.


En 2016, il doit abandonner le Giro sur maladie et renoncera à la Vuelta pour des problèmes de hanche. L'année 2017 est sans doute l'une des plus marquante. En course pour le général et un des plus remuants depuis le départ du Giro, Landa heurte une moto garée sur le bas coté et doit renoncer au podium, il finira ce Tour d'Italie avec 1 victoire d'étape et 2 secondes places en troisième semaine ainsi que le classement de la montagne. Sur le Tour de France qui suit, il se montre souvent plus fort que son leader Froome dans la montagne mais doit renoncer à ses ambitions et travailler pour le britannique. Pire encore, pour avoir dérogé aux consignes d'équipe dans les Pyrénées, c'est Froome lui-même qui ramènera sur lui ses concurrents au podium, Uran et Bardet, lors de l'étape de l'Izoard. Un podium qu'il loupera finalement pour une petite seconde aux dépend de Bardet. Suffisant pour décider de quitter Froome et briguer un statut de leader ailleurs, il signera finalement pour deux saisons chez la Movistar de Valverde et Quintana...

Le début d'une mascarade qui durera pendant deux ans. Entre choix tactiques aberrants et mésententes, la tricéphale Movistar devint sujet de moquerie chez les suiveurs. Au milieu de cela, le prétentieux Landa semble occuper une place de choix. En retrait sur le Tour 2018 (7e), il est toutefois le meilleur des Movistar dont Quintana est un leader défaillant. Il devra ensuite déclarer forfait pour la Vuelta après à une lourde chute sur la Clasica San Sebastian qui marquait la fin de la saison.

Cette année, Landa avait axé sa saison sur le Giro. Malgré un retard dans sa préparation (chute au Challenge de Mallorque puis une douleur à un pied qui avait même remis en question sa participation), Landa s'est montré un des tous meilleurs grimpeurs de cette édition. Malheureusement pour lui, une chute causée par Yates lors de la 4e étape plaçait le 4e larron d'Unzue, son équipier Carapaz qui fut vainqueur ce jour là, en position de force dans son équipe. Opportunité que l'équatorien n'a pas laissé filer. Une fois Carapaz vêtu de rose, Landa allait une nouvelle fois, malgré sa forme, devoir se muer en équipier et échouer au pied du podium. Enfin, sur le Tour, Landa, 6e, fut une des pièces centrales de la faillite du leadership à trois de la Movistar. Malgré des résultats en terme de puissances développées dans les ascensions parmi les tous meilleurs (derrière Pinot et Bernal), le temps perdu sur une chute causée par Barguil sur la route d'Albi alors qu'il avait évité le piège des bordures, puis sur le chrono, allait lui être rédhibitoire.

Jamais largué, souvent parmi les meilleurs en montagne, mais parfois malchanceux ou pas là au bon moment avec les bonnes personnes autour de lui, Landa va vivre une saison charnière l'an prochain.


Le basque sera en 2020 au centre d'un projet de grande envergure dans sa nouvelle équipe Barhain-McLaren. Leader unique, il sera le chef de file d'une formation aux moyens décuplés par la venue du géant britannique de l'automobile McLaren en partenaire. McLaren, déjà là depuis un an, devrait s'impliquer un peu plus la saison prochaine et veiller à renforcer la recherche et le développement du matériel, aider à la préparation physique ou mentale des coureurs et assister le personnel dans les services et la préparation de l'équipement.

Au centre de ce projet, Landa mais aussi Rod Ellingworth, ancien entraîneur en chef de la Team Sky (ayant joué un rôle déterminant dans les 6 Tours de France remportés entre 2012 et 2018), désormais directeur d'équipe de la Barhain-McLaren.

Avec Ellingworth, Landa avait déjà amélioré ses performances dans le contre-la-montre lors de son passage chez Sky (2e des championnats d'Espagne ITT 2017, 15e du chrono du Tour à Marseille), sa signature est donc également très importante pour lui. Concernant ses futurs équipiers, tous les voyants seront au vert pour Landa. Nibali parti chez Trek, le basque sera leader unique. L'équipe du Golfe s'est aussi et surtout renforcée en s'attachant les services d'amis et anciens équipiers de Landa à savoir Pello Bilbao, Rafa Valls et Wout Poels qui seront sa garde rapprochée en montagne. Si l'on ajoute à cela, les Teuns, Caruso, Mohoric, Colbrelli, Garcia Cortina on peut considérer son équipe bien armée.


L'année ou jamais donc pour Landa, c'est bien possible. Aussi et surtout au regard de ce que nous avons décrit précédemment à savoir le parcours du Tour 2020. Peu de contre-la-montre, beaucoup de montagne, un Tour qui se jouera sans doute à l'endurance et à la récupération dans la troisième semaine, un parcours parfait pour lui. Il faut savoir que Landa est un coureur à l'ancienne, intrépide, qui court à l'instinct et n'hésite pas à attaquer de loin. Capable de mettre à mal ses leaders (Aru, Froome...) et de désobéir aux consignes d'équipe, il contraste avec un peloton de plus en plus robotisé. Peu à l'aise dans un peloton, l'alternance en 2020 étape de plaine/étape de montagne ne devrait pas lui déplaire. Connu pour ne pas être forcément un exemple de rigueur, l'artiste Landa arrive souvent avec 1 ou 2 kgs en trop sur les courses mais fini le plus souvent ses tours en boulet de canon. Ellingworth a entièrement confiance en son futur leader qu'il voit capable de remporter un grand Tour : "Wout Poels et Mikel Landa peuvent gagner un grand Tour. Il ne faut jamais dire jamais. Wout ciblera probablement au début les courses par étapes d'une semaine. Landa est l'un des grimpeurs les plus doués du monde. Cela paraît si naturel quand il grimpe. J'ai hâte de travailler avec lui à nouveau. Je sais qu'il avait une petite réputation chez Sky mais je ne l'ai jamais trouvé pénible. Il commence à comprendre ce qu'il faut pour être un leader. Et je pense qu'il peut être vachement dangereux en troisième semaine si le parcours lui convient." Ce qui correspond plutôt à l'analyse qu'on fait de cette Grande Boucle.


Un dernier point et pas des moindres, du fait de son parcours et des trois chronos, Landa devrait délaisser le Giro la saison prochaine et doubler Tour et Vuelta ; de quoi arriver plus frais que les années précédentes sur le Tour. Pour John Allert, directeur manager chez McLaren Pro-Cycling, cela ne fait pas de doute non plus, l'objectif de l'équipe doit être le Tour de France : "Le Tour de France est comme le grand prix de Monaco en Formule 1. Notre vision est de gagner au plus haut niveau. Le plus haut niveau c'est le Tour de France. Nous voulons être au plus haut niveau." Cet objectif passe par Mikel Landa.


Et si à trop se focaliser les uns sur les autres, les deux ogres (Ineos et Jumbo Visma) laissaient un facteur X leur couper l'herbe sous le pied ?





Un mot sur ...


Egan BERNAL ( @ 3,70 sur bwin.fr )

Bernal , le vainqueur sortant, favori des books, cela parait logique. Néanmoins, le jeune colombien a plusieurs fois donné sa préférence au Giro, sa direction quant à elle, voudrait le voir sur les routes du Tour mais en tant qu'équipier de Froome voire co-leader selon la forme du britannique. Pour ces raisons, à une cote si faible, j'ai du mal à me positionner, même s'il a récemment renoncé au Giro. Est-il réellement en accord avec ce choix ? Sera-t-il déçu par la position de sa direction? Je pense également que sans étapes de montagne marathons et avec une seule étape haute en altitude, Egan Bernal aura plus de mal à faire la différence en 2020 qu'il avait pu le faire en 2019. Pour moi, le parcours du Giro était plus propice à ses qualités, bien que présentant plus de kilométrage contre-la-montre.


Chris FROOME ( @ 5,50 sur betstars.fr )

Froome est un coureur pas comme les autres c'est certain. Il rêve de retrouver son meilleur niveau et remporter un cinquième Tour de France pour rejoindre dans la légende de ce sport les Merckx, Anquetil, Hinault et Indurain. Cependant, je le vois difficilement se remettre, à son âge, d'une si grosse chute. Du moins pas au point de retrouver un niveau qu'il avait, à mon sens, déjà perdu. Le voir monter sur le podium serait déjà un exploit pour moi.


Tom DUMOULIN ( @ 6 quasi partout )

Un temps son programme 2020 incertain, la logique l'envoyait sur le Giro et ses 3 contre-la-montre avant d'enchaîner éventuellement sur le Tour de France en soutien de Roglic. Comme Bernal, le néerlandais a finalement renoncé au Tour d'Italie pour se focaliser sur le Tour. Néanmoins, la décision semble pour son cas bien personnelle. Dumoulin veut rebondir et effacer sa saison 2019 blanche. Mais, je ne pense pas que le parcours du Tour lui soit très favorable, il est pour moi celui des favoris qui est le plus pénalisé par le manque de chrono. La moyenne montagne devrait toutefois lui permettre de bien figurer et de longtemps rester dans la course. C'est le cas aussi pour son équipier Roglic, qui pour moi , au vu de sa saison 2019, part avec une petite longueur d'avance bien que jouissant d'une côte semblable de la part des bookmakers.


Thibaut PINOT ( @ 7,00 sur winamax.fr et betclic.fr, betstars.fr )

Objectif Tour de France assumé et annoncé, parcours favorable, Thibaut Pinot est clairement un prétendant. Il s'est montré le plus fort cette année avant sa blessure malheureuse. Reste à reproduire le même schéma de préparation et espérer que le mental et le physique tiennent jusqu'au bout. La value me semblait assez proche de celle sur Roglic. Au contraire du slovène , je pense que la côte de Pinot ne devrait pas ou peu baisser dans les prochains mois. Si l'on doit se positionner dessus je pense que cela peut attendre un peu.

Les récentes confirmations des participations de Bernal et Dumoulin sont toutefois un point négatif pour cet éventuel bet car renforcent considérablement les équipes Ineos et Jumbo Visma. Un scénario de course cadenassée qui serait à son désavantage est d'autant plus probable.


Geraint THOMAS ( @ 10 sur betstars.fr )

Thomas a mis un moment à digérer la fête qui a suivi sa victoire en 2018. Malgré tout il a été proche de faire le doublé l'an passé sur un Tour moins relevé. Thomas a semble-t-il, aujourd'hui, retrouvé la motivation qui était la sienne il y a deux saisons. De là à le refaire passer devant Froome et Bernal dans la hiérarchie Ineos? Je n'en suis pas certain. Néanmoins, le début de saison pourrait être révélateur pour un coureur qui avait remporté le Dauphiné et aurait dominé Tirreno sans un ennui mécanique en 2018 avant sa victoire sur le Tour. N'enterrons pas trop vite le Gallois, mais sa côte, pour un troisième choix dans son équipe, me semble basse tout de même.


Julian ALAPHILIPPE ( @ 20 sur winamax.fr )

Le parcours lui convient plutôt bien, quoi que je pense que les étapes de la Loze et du Grand Colombier devraient lui être rédhibitoires. Je pense que le français aura plus la tête aux Jeux Olympiques qu'au général lors de ce Tour de France.


Tadej POGACAR ( @ 24 sur pmu.fr / @34 HA sur ladbrokes.be)

Pogacar, la révélation de la saison 2019 (3e de la Vuelta + 3 victoires d'étapes) pourrait rafler la mise. Sa côte pour moi vaut 15, grand max 20, à l'heure actuelle. Pris à 50 pendant la Vuelta, je n'ai pas pu partager ce bet en public (drop quelques minutes après) mais je pense que s'il suit la même courbe de progression, sa côte pourrait encore baisser. Gianetti son directeur sportif dit qu'il aime beaucoup le parcours du Tour et je pense également qu'il lui convient parfaitement. Sa participation à la prochaine Grande Boucle a été confirmée, si sa courbe de progression suit le même trajet qu'en 2019, il pourrait être très costaud en juillet. Beau mercato de la UAE (Formolo, De La Cruz, Mc Nulty, Ardila, Dombrowski...) son équipe semble armée pour la montagne si besoin. Sa côte pmu, bien au dessus des autres books, est encore intéressante.


Miguel Angel LOPEZ ( @ 40 sur betclic.fr )

La réflexion sur Superman est assez proche de celle sur Landa. Il possède une sacrée cote à mon sens. Si je choisi Landa pour le suivi de bankeroll, surtout du fait du projet McLaren et de la venue du Monsieur Plus de la Sky, Ellingworth, qui pourrait faire progresser le basque cette saison. Miguel Angel Lopez, lui aussi, possède de sérieux atouts.

Tout d'abord, il sera le leader de Astana, c'est acté. Fuglsang mènera l'équipe kazakhe sur le Giro et sera équipier de Lopez sur le Tour pour préparer les JO. Le parcours est ultra favorable également, souvent hors course pour la victoire à cause des chronos, Lopez devrait être dans la course jusqu'au bout cette fois. Notons également qu'il apparaît plus mûr et enfin prêt pour découvrir la Grande Boucle, notamment du fait qu'il tombe beaucoup moins souvent qu'à ses débuts. Son punch, sa capacité à performer en troisième semaine et sa qualité sur les longs cols type Grand Bornand et Loze devraient lui être favorables en fin Tour de France. Dans un grand jour c'est un coureur capable d'éparpiller tout le monde sur l'étape de Méribel. Si sa saison 2019 a été décevante sur les classements généraux, je pense que le petit colombien n'est pas cramé pour autant. Parfois très fort, il a surtout couru à contre temps lorsqu'il s'agissait de rattraper le temps perdu sur les chronos, ce qui lui a coûté très cher. Avec ce parcours 2020 il faudra garder à l'oeil Lopez qui voudra effacer sa saison 2019 et montrer son meilleur visage sur les Grands Tours. De mon côté j'y ai posé un petit freebet hors bankeroll.


Enric MAS ( @ 40 sur winamax.fr et betclic.fr )

Le jeune espagnol, considéré par certains comme le successeur de Contador est également pétri de talent. Remarquable 2e de la Vuelta 2018, Enric Mas a vécu une saison 2019 beaucoup plus difficile. Dans l'ombre de Alaphilippe lors du dernier Tour de France, il a semblé lâcher mentalement. Son départ de la Deceunink Quick Step pourrait relancer sa progression. Excellent grimpeur et plutôt solide contre-la-montre, il possède les qualités intrinsèques d'un futur vainqueur de Grand Tour. Au centre du projet de renouveau de la formation Movistar (départs de Landa et Quintana), Mas sera le leader de la formation ibérique l'an prochain sur le Tour. Il sera intéressant de suivre son début de saison et son acclimatation dans sa nouvelle équipe. A côte semblable je pense que des coureurs comme Lopez ou Landa donnent plus de garanties, mais Mas sera à surveiller.


Nairo QUINTANA ( @ 75 sur winamax.fr )

Quintana n'est plus le Quintana qui avait remporté haut la main le Giro 2014, la Vuelta 2016 et fait vaciller le grand Froome sur le Tour en 2015. Néanmoins, Quintana @ 75 sur ce type de parcours pour grimpeurs ça parait haut. N'oublions pas qu'il était leader de la Vuelta cette saison à la fin de la première semaine de course avant de tomber malade et finalement finir 4e de l'épreuve. En manque de soutien à la Movistar ces dernières saisons, qu'en sera-t-il l'an prochain dans une équipe construite autour de lui avec son frère Dayer et son meilleur ami Winner Anacona? A tout juste 30 ans l'an prochain, cela pourrait être la belle histoire de ce Tour. Plutôt adepte des coups d'un jour sur les derniers Grands Tours auxquels il a participé, on peut se poser la question quant à ses capacités de récupération qu'il semble avoir un peu perdues. La start list annoncée sur le prochain Tour ultra fournie en favoris devrait toutefois lui être rédhibitoire. EDIT 15/03/2020


Quintana a survolé les étapes de montagne de début de saison, reprenant quasiment 20 secondes au km après ses attaques sur chacune des arrivées au sommet (Mont Ventoux, Col d'Eze, Colmiane). Ce que nous disions en début d'année est en train de se confirmer. Psychologiquement Quintana semble être dans les meilleures dispositions au sein de sa nouvelle équipe tournée autour de lui est dans les conditions optimales à son épanouissement. A 30 ans il n'a jamais semblé aussi fort. Dans une saison qui s'avère chaotique du fait du coronavirus, le Tour de France pourrait, s'il est couru, être très particulier. Le couronnement d'une petite surprise n'est pas à exclure. Cela me fait penser un petit peu au Tour 1998 remporté par Pantani un autre pur grimpeur alors que le climat autour du dopage était pesant.

J'ai plusieurs paris long terme sur lui en perso (@100, @75 et @ 67) je pense qu'il est encore value @ 31 au lendemain de sa nouvelle démonstration sur l'étape de montagne de Paris-Nice. Je le rajoute donc à ma BK partagée histoire que l'on vibre ensemble en juillet si le virus nous le permet.




Mes paris :


Mikel LANDA @ 35 (0,66%) Winamax

Nairo QUINTANA @ 31 (1%) BetstarsFr


hors bK

Pogacar @ 50 (0,5%) lors de la dernière Vuelta / encore value @ 24

Lopez @ 40 (0,33% en freebet)

1 Comment


clemfcna
Dec 30, 2019

Merci pour ton analyse. 6 ans que je suis un parieur cyclisme exclusivement et je sens la même passion de ton coté. Pas forcément d'accord sur la totalité de l'analyse, mais dans l'ensemble oui. Seul point de divergence, je dirais sur l'inclusion de Pinot dans les trois favoris. Sur le giro 2018, un Dumoulin par exemple est même supérieur à Pinot en montagne. Je vois donc un dumoulin davantage favori que Pinot. Bien à toi!

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